La thérapie en ligne a révolutionné la psychologie en transformant la façon de recevoir le traitement professionnel. Par conséquent, une assistance émotionnelle peut désormais être proposée partout où que vous vous trouviez et ainsi être proposée à plus de personnes qu’avant par des moyens qui facilitent l’interaction entre le psychologue et le patient. Ces moyens permettent de réduire la distance d’autant plus au fur et à mesure que la thérapie avance en renforçant un lien plus direct et plus proche.
C’était une question de temps que cela arrive. Avec le développement de plateformes digitales, comme Skype ou WhatsApp, qui facilitent la communication entre les personnes, il est désormais possible de recevoir une thérapie sans avoir à consulter un professionnel face à face. Cela vous permet de parler avec le psychologue au moment et à l’endroit de votre choix et de recevoir une aide personnalisée, réactive, rapide et en direct.
Malgré tous les avantages de la thérapie en ligne, elle connaît cependant quelques limites. L’assistance fournie par les professionnels qui proposent une thérapie doit se dérouler dans un cadre respectant un minimum de garanties sur sécurité, la confidentialité et le respect de la vie privée. C’est pourquoi même si ces plateformes numériques sont à priori considérées comme une excellente option pour interagir avec le psychologue, elles ne constituent pas toujours le canal le plus approprié.
En effet, les informations transmises doivent bénéficier d’un minimum de garanties qui assurent une grande discrétion pour le patient; car les données collectées doivent absolument être protégées par un programme de chiffrement qui empêche leur publication ou leur accès par d’autres utilisateurs. La thérapie en ligne est bien plus que de parler au psychologue par WhatsApp quand on est dans le métro, par exemple. Effectivement, la thérapie en ligne exige un environnement confortable et calme pour recevoir une thérapie efficace tout en préservant la sécurité, la confidentialité et la vie privée qu’exige un traitement psychologique.
Ainsi vous l’aurez compris, il est recommandé de démarrer une thérapie en ligne seulement via les applications créées à cet effet. Dans ce qui suit, nous préciserons quelles sont les données personnelles requises par ces applications et leur utilisation.
Ce qu’il faut savoir au moment de commencer une thérapie en ligne
Comme toute plate-forme numérique qui gère la réception de données d’utilisateurs, de professionnels ou encore d’entreprises, les applications prévues pour les thérapies en lignes devraient respecter les normes établies sur la protection des données personnelles conformément au règlement européen (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil voté le 27 Avril 2016 concernant la protection des personnes physiques, du traitement des données de caractère personnel et de la libre circulation de ces données Approuvée en avril 2016, la réglementation deviendra obligatoire à partir de mai 2018 pour toutes les entreprises ou professionnels qui demandent, utilisent ou ont accès aux données personnelles de leurs utilisateurs.
Comme nous l’indique le 1er article de la réglementation, son objectif est de protéger les droits et libertés fondamentales et parmi ceux-ci le droit à la protection des données personnelles, mais elle cherche aussi à permettre la libre circulation de ces données sur tout le territoire de l’Union Européenne. Ce dernier point est extrêmement important pour les professionnels qui proposent parmi leurs services, la thérapie en ligne dans plusieurs pays de l’espace communautaire car ils reçoivent les données de leurs utilisateurs puisque le partage des informations fournies par les applications ou portails est désormais accessible, quelque soit l’emplacement du professionnel en Italie, en France, en Espagne ou en Allemagne, par exemple. Bien entendu, le traitement transfrontalier que ces applications font de nos données doit également être régi par les réglementations européennes sur la protection des données.
De même, si nous avons choisi de nous inscrire sur un site web ou une application dont la société qui propose la thérapie et qui gère les données enregistrées se trouve dans un pays hors Union Européenne, la réglementation européenne stipule clairement dans son article 3 que l’entreprise doit respecter la protection des données étant donné que nous nous trouvons à l’intérieur de l’espace communautaire.
Les données personnelles qui peuvent nous être demandées
Les différentes applications que nous pouvons trouver pour recevoir une thérapie en ligne par un psychologue professionnel nous demanderont un certain nombre de données. C’est pourquoi il est important que nous sachions ce que nous pouvons donner et quelles informations sont plutôt sensibles, c’est-à-dire avec quelles données devons-nous faire attention.
Les données de l’application ou le site Web où nous allons effectuer la thérapie en ligne vous demandera des informations personnelles. Le règlement 2016/679 précise ce que nous devons entendre par données personnelles dans son article 4.1. Cela concerne “toutes les informations sur une personne physique identifiée ou identifiable”. L’article précise qu’une personne physique identifiée ou identifiable peut être “toute personne dont l’identité peut être déterminée, directement ou indirectement, notamment au moyen d’un identifiant, tel qu’un nom, un numéro d’identification, des données de localisation, un identifiant en ligne ou un voire plusieurs éléments de l’identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturelle ou sociale de ladite personne ».
Quelles sont les informations sensibles ?
Nous vous rappelons que bien que les plates-formes sur lesquelles nous pouvons recevoir une e-thérapie nous demandent certaines données personnelles, toute information sensible est limitée dans son utilisation et son traitement. En effet, le 9ème article du règlement de l’UE informe, à cet égard, ce qui suit: « le traitement des données de caractère personnel est interdit concernant l’origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l’appartenance syndicale, tout comme le traitement des données génétiques, les données biométriques visant à identifier à une personne, les données relatives à la santé ou les données relatives à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne ».
Le texte juridique précise au paragraphe 34 que les « données personnelles concernant les caractéristiques génétiques ou héréditaires acquises par l’analyse d’un échantillon biologique de l’individu en question, notamment par l’analyse des chromosomes, l’analyse de l’acide désoxyribonucléique (ADN) ou acide ribonucléique (ARN), ou l’analyse de tout autre élément permettant d’obtenir des informations équivalentes.”
Par ailleurs, lorsqu’on parle de données personnelles sur l’état de santé, ces données se réfèrent directement aux informations remises sur l’état physique ou mental de l’utilisateur: «tout nombre, symbole ou donnée attribuée à une personne physique pour l’identifier sans équivoque à des fins de santé ainsi que toute information obtenue suite à des examens médicaux, y compris celles dérivées de données génétiques et d’échantillons biologiques, tout comme les informations concernant, par exemple, une maladie, un handicap, le risque de souffrir de maladies , les antécédents médicaux, le traitement clinique ou l’état physiologique ou biomédical de la personne concernée, indépendamment de sa source, par exemple un médecin ou un autre professionnel de la santé, un hôpital, un dispositif médical ou un test de diagnostic in vitro ».
Ainsi de façon générale, les applications et les plates-formes en ligne ne peuvent en aucun cas utiliser les données relatives à notre race ou nos gènes (comme la couleur de la peau, par exemple), ni notre orientation sexuelle, ou encore nos opinions politiques, notre religion, ni, bien sûr, l’information biométrique qui permet de nous identifier facilement (comme les empreintes digitales, les mesures de la main, l’ADN, la rétine, le modèle du visage ou la voix, etc.).
L’objectif de cette règle est clair : en interdisant le traitement de ces données, on cherche à protéger les droits et libertés fondamentales des utilisateurs afin de s’assurer de ne générer aucune forme de discrimination ou tout type de harcèlement qu’il soit sexuel, pour des raisons politiques, idéologiques ou encore ethniques.
Enfin, la protection des données biométriques est primordiale car cette information est unique pour chaque individu. Il faut donc préserver cette information afin d’éviter tout vol d’identité. Ce sont, par conséquent, des données que nous ne devons pas partager dans l’environnement numérique.
Toutefois, dans le cas de la thérapie en ligne, vous devez remettre certaines données concernant votre santé et quelques autres données considérées comme sensibles dont l’utilité est nécessaire pour le bon déroulement de la thérapie.
Par contre, les données sensibles concernant les infractions ou les condamnations pénales ne peuvent en aucun cas être utilisées, sauf c’est autorisé par la législation de la Communauté ou celle des États, ou si elles sont supervisées par des autorités publiques.
Comment les sociétés de gestion de données utilisent-elles nos données ?
Tout d’abord, nous voulons souligner que pour utiliser les données personnelles que nous fournissons dans une application ou une plateforme web qui offre une thérapie en ligne, nous devons avoir donné préalablement notre consentement librement. Ce consentement doit être sans équivoque et être effectué au moyen d’un « acte affirmatif clair […], par une déclaration écrite, par exemple, y compris par voie électronique, ou une déclaration verbale. Cela peut inclure la sélection d’une case sur un site web ou choisir des paramètres techniques, […] ou toute autre déclaration ou comportement indiquant clairement dans ce contexte que l’intéressé accepte la proposition de traitement de ses données personnelles. Par conséquent, le silence, les cases sélectionnées ou l’inaction ne peuvent pas constituer un consentement en soi.» (Point 32 de l’exposé des motifs du règlement 2016/679).
Si des données sensibles vont être traitées, ce consentement doit également être explicite. Par ailleurs, il peut être implicite lorsqu’il s’agit de la conséquence d’une «action d’une partie intéressée», comme l’indique le Guide du règlement général de protection des données à l’intention des responsables de traitement. Autrement dit, si nous donnons notre consentement de traitement de nos données, le fait d’entrer sur le site ou l’application, nous acceptons également les cookies de ce web, qui, avec d’autres paramètres tels que les adresses des protocoles Internet, par exemple, laissent des informations avec lesquelles ils peuvent également définir des profils.
Il est donc clair que lorsque nous accédons à une plateforme en ligne qui offre une thérapie en ligne, des informations personnelles nous seront demandées après avoir clairement accepté le consentement en cochant une case à la fin d’un texte lequel va nous préciser quelles données seront recueillies, quelle va être leur utilisation, leurs objectifs et combien de temps l’entreprise sera en mesure de les utiliser. Si jamais tout ceci n’était pas précisé, nous vous conseillons de chercher d’autres applications sécurisées et conformes aux dispositions de la norme européenne de protection des données, afin de garantir vos droits.
Le traitement des données est effectué dans un but précis et les utilisateurs doivent en être informés (l’identité et les coordonnées du responsable de la protection des données doivent également être fournies, si les informations vont être transférées qui en sont les destinataires de la protection des données, le terme, etc.). Si toutefois nous souhaitons retirer notre consentement pour l’utilisation de nos données, cela est tout à fait possible en toute légalité. Dans le cas des enfants de moins de 16 ans (cet âge peut changer en fonction du pays de l’Union européenne, sans jamais aller en dessous de 13 ans), le consentement de ce traitement doit être accordé par le titulaire de l’autorité parentale ou sa tutelle.
Les données que nous inscrivons sur internet sont traitées par des entreprises qui ont différents objectifs. Indépendamment des finalités du traitement de ces données, il doit toutefois rester légitime et explicite. En effet, les informations fournies doivent être traitées «de manière légale, équitable et transparente», comme le prévoit la section 1 de l’article 5.
Que font ces entreprises avec nos données ?
Le traitement de données effectué par l’entreprise qui offre la thérapie en ligne comprend les actions suivantes : la récollection et l’enregistrement de nos données personnelles, leur organisation et la structuration comme l’entend l’entreprise. Elle peut faire le choix de les conserver, les adapter ou les modifier mais aussi de les extraire des fichiers dans lesquels elles se trouvent stockées, et les consulter et les utiliser pour réaliser des études, par exemple. L’entreprise peut également les transmettre et les diffuser.
Les centres de psychologie et autres professionnels qui offrent la thérapie en ligne via application ou site internet et qui respectent les paramètres de sécurité nécessaires pour assurer la confidentialité, la protection des données et la sécurité de l’information partagée et traitée utilisent souvent les informations que nous fournissons pour développer des profils, entre autres. Rappelez-vous qu’il est important de vérifier que le site utilise un système de communication crypté.
Cela signifie qu’ils peuvent évaluer les données des utilisateurs qu’ils jugent nécessaires afin d’étudier les aspects liés à la santé, leurs goûts et intérêts, où ils se trouvent et comment ils se comportent, voire même la situation économique qu’ils traversent et quelles sont leurs compétences professionnelles. En outre, la réglementation communautaire indique également, dans son article 89.1, que les professionnels de la psychologie et les entreprises qui ont conçu et qui gèrent des sites ou applications proposant la thérapie en ligne peuvent traiter nos données à des fins de recherche scientifique ou historique ou encore statistiques. Par conséquent, ces spécialistes peuvent utiliser les informations fournies par les utilisateurs non seulement pour les étudier individuellement et offrir l’assistance dont ils ont besoin, mais aussi pour leurs articles, livres, présentations ou études sur la santé émotionnelle et le comportement humain.
Enfin, il convient de rappeler qu’il existe le droit d’opposition par lequel nous pouvons nous opposer à ce que nos données soient traitées par la plateforme de thérapie en ligne ou automatiquement traitées pour développer des profils, par exemple comme le confirment les articles 21 et 22 du Règlement 2016 / 679.
Les entreprises de moins de 250 salariés en sont exemptées de ces obligations établies par la loi à moins que le traitement prévu pour ces données puisse affecter les droits et libertés des individus. Nous évoquerons la sécurité lors de la thérapie en ligne et ses problèmes, dans un autre article.
Quels sont nos droits ?
Comme toute entreprise ou plate-forme numérique, les applications qui offrent une thérapie en ligne doivent nous informer sur tout le traitement prévu pour nos données personnelles. En tant qu’utilisateurs de la plate-forme de thérapie en ligne, nous avons un certain nombre de droits : en commençant par l’accès à ces données ou encore leur rectification, par exemple. Tout d’abord, nous le droit savoir, de la part de la personne responsable du traitement de l’information, de la façon dont nos données seront utilisées et de ceux qui y auront accès. Généralement, nous sommes informés de la destination de nos données au moment d’accepter le consentement, cependant, nous pouvons également le demander plus tard. Dans ce sens, si nous ne sommes pas ou plus d’accord avec le traitement de nos données, nous pouvons déposer une réclamation.
Nous avons également le droit de rectifier les données incorrectes par le biais du droit de rectification, régi par l’article 16 de la norme communautaire. Bien sûr, nous avons également le droit de demander la suppression de nos données, cela correspond au droit à l’oubli. Le droit à l’oubli s’applique lorsque nous souhaitons retirer notre consentement, ou si nous pensons que nos données sont utilisées de manière abusive ou illégale.
Un autre de nos droits qu’il nous faut connaître est la portabilité de nos données. Dans le cas où nous souhaitons transmettre l’information à une autre plateforme de thérapie en ligne, nous avons le droit de recevoir des données personnelles sous un format couramment utilisé pour les transmettre à une autre plate-forme à remettre à la personne responsable du traitement.
Combien de temps gardent-ils nos données ?
La conservation de données à caractère personnel par des sociétés offrant des thérapies en ligne ou, à défaut, par des personnes responsables de leur traitement, n’est pas illimitée. La réglementation européenne impose en effet, une limitation dans le temps du traitement des données afin que celles-ci ne puissent pas être utilisé au delà d’un certain temps, comme le rappelle l’article 5.1.e.
Par exemple, si nous recevons une thérapie en ligne pour traiter de l’anxiété ou une dépression, les données personnelles que nous avons remises pour accéder à la plateforme ne peuvent pas être conservées dans les fichiers de l’entreprise ou traitées une fois le traitement terminé. Toutefois, il y a une exception : dans le cas du traitement des données pour la recherche scientifique ou historique ou à des fins statistiques, ou encore pour qu’ils soient classés comme étant d’intérêt public. Dans ce cas-là, le professionnel devrait également nous en informer.
Quels sont les avantages d’être l’utilisateur d’une plateforme de thérapie en ligne ?
Nous en avons déjà parlé un peu au début de cet article : recevoir une assistance psychologique en ligne permet aux utilisateurs d’entrer en contact avec un professionnel là où ils en ont besoin et quand ils en ont besoin, sans avoir à consulter ou à trouver un espace libre thérapie.
Par ailleurs, ces applications ou sites qui proposent un traitement émotionnel via internet permettent d’amener la thérapie à assurer un véritable service d’assistance. De cette façon, toute personne qui en a besoin, peut faire une thérapie et recevoir un traitement pour son problème, même si elle vit dans une petite ville sans ressources ou présence de professionnel adapté. C’est là que réside l’importance de ce service, en particulier dans les endroits où les déplacements routiers sont compliqués et où les conditions météorologiques ne rendent pas toujours la mobilité possible.
C’est pour cette raison que les plates-formes de thérapie en ligne sont un excellent moyen de contacter un professionnel d’une manière confortable, directe et rapprochée d’où l’importance pour ces plate-formes de respecter toutes les exigences nécessaires en termes de protection des données conformément à la réglementation européenne.